Musée de l’Insolite (suite)

Il s’agit d’un immeuble imposant par rapport à son environnement, construit au début du XIXe siècle.
La façade en crépi s’élève sur trois niveaux couronnés par un triple rang de Gênoises. Elle est percée de onze fenêtres, trois au rez de chaussée, quatre, plus hautes, à chaque étage avec linteau en pierre légèrement cintré et grillage. Une moulure en léger relief souligne chaque niveau. Le bâtiment est jointif avec les bâtiments voisins.
L’entrée, de caractère néo-classique, est encadrée de pilastres en pierre de taille dont les chapiteaux simples se terminent en abaques droits. Le linteau, décoré de triglyphes, est couronné d’une corniche légèrement marquée. La porte en bois à deux vantaux est surmontée d’une imposte avec grille en fer forgé. A droite, demeure le vestige d’une ancienne sonnerie à chaîne.
La façade ouest, plus haute afin de rattraper la dénivellation, comporte huit fenêtres dont deux seulement sont cintrées . Son rez de chaussée voûté constituait le préau de l’école ouvert sur une cour modeste établie sur l’emplacement de l’ancien abattoir déplacé en 1848.
La façade nord, en partie occultée par un immeuble plus bas présente neuf ouvertures. La façade sud est masquée par les autres constructions.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, cet immeuble, que les Loriolais appelaient « la maison de l’artiste » était la propriété d’Etienne MONTIGNY, sculpteur et peintre originaire de Loriol et qui habitait Paris.

Le bâtiment est acquis par la municipalité :

En 1882, la maison est à vendre juste au moment où la municipalité du Docteur Camille CHALAMET cherche des locaux pour abriter L’Ecole Primaire Supérieure dont on vient de décider la création. Le prix de 6 000 francs est intéressant d’autant plus que, comme le remarque le Conseil Municipal au cours de sa session du mois d’août, « les dépenses qu’il y aura à faire sont relativement minimes ».
Le Conseil à l’unanimité vote pour l’acquisition . Ce n’est cependant que quatre ans plus tard qu’il sera amené à approuver les comptes définitifs dressés par l’architecte FONTANILLE et s’établissant à 30 167,30 francs.

Entre temps, les projets ont quelque peu changé et c’est finalement L’Ecole Primaire de filles et le Cours Complémentaire qui occuperont les locaux pendant de longues années jusqu’en 1958.

On trouvera au rez de chaussée, un logement pour le concierge ainsi que le préau voûté ouvrant sur la cour. Le premier étage donnera place à six salles pour les classes primaires de filles ainsi que deux salles de Cours Complémentaire. Le second étage sera occupé par deux logements d’enseignants.

En octobre1958, les écoles primaires de filles de la Grande Rue, les écoles primaires de garçons de la place de l’église ainsi que le Cours Complémentaire récemment géminé gagneront le nouveau Groupe Scolaire du Champ de Mars.

Dès lors, l’immeuble de la Grande Rue n’aura pas d’affectation précise pendant une longue période.
La proposition du Comité d’Amélioration du Logement de la Drôme du 2 février 1972 de location par bail emphythéotique pour la construction de logements restera sans suite et aucun autre projet ne rendra vie à l’ancienne école.

Le bâtiment devient Musée :

Dans les années 1980 cependant, la municipalité répond favorablement à la proposition de M. Max MANENT, artiste loriolais, de créer un musée privé dans ces locaux municipaux dont il s’engage à assurer l’aménagement et l’entretien.
Ainsi naquit le Musée de l’Insolite ouvert en 1985.

De nos jours, le musée occupe onze salles où sont présentés pas moins de 11 300 objets d’une grande diversité.
Des meubles et objets anciens comme la sabretache napoléonienne, le sous-main du président Loubet ou la chaise spéciale fumeurs.
Des collections : 200 pipes de toutes formes, 1 300 bagues de cigares, 3 000 boîtes d’allumettes de tous les pays, 80 instruments chirurgicaux, 220 cuivres, 70 appareils photographiques, 1 000 objets d’art africain, etc..
Des œuvres d’art dont 700 tableaux et sculptures de l’artiste à peu près exclusivement inspirés par l’éternel féminin.
Des curiosités vraiment insolites comme la viole d’amour au corps de Vénus ou le propre cercueil du maître décoré de corps de femmes.

La visite, qui dure 1 heure 30, est guidée par Max MANENT en personne dont les commentaires et anecdotes sont en pleine harmonie avec le caractère insolite du lieu.

 

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février 23, 2017