Eglise de Loriol sur Drôme (suite)

Description du bâtiment

A l’inventaire du patrimoine, l’église de Loriol est décrite comme suit :
Très grand bâtiment en forme de croix latine, soubassement, avant-corps de la façade, angles et encadrements en pierre de taille, le reste crépi.
Façade très chargée, portail avec colonnes, tympan semi-circulaire avec décor de palmettes et de marguerites, colonnettes, dents d’engrenages, fenêtre géminée, horloge.
Haut clocher polygonal, fenêtres à colonnettes et frontons triangulaires, toiture en ardoise, croix de fer au sommet avec cercle à la croisée.
Murs latéraux identiques avec contreforts, porte latérale, transept avec rosace.
Abside semi-circulaire.

Histoire :

La première église de Loriol était celle du prieuré dépendant de Cluny dont le couvent était établi dans la partie Nord du mandat du Verger au Nord-Est de l’agglomération à proximité du ruisseau de Vaucourte.

Cette église dont l’existence est attestée dès 1438 et qui eut rang de collégiale à partir de 1538, se dressait sur l’actuelle place de l’église, sensiblement plus à l’ouest que l’édifice moderne ,et le cimetière la jouxtait à l’Est du côté de Vaucourte. Elle était dédiée à St ROMAIN de BARRAL dont elle conservait la mâchoire garnie de dents qui avait la vertu de guérir des maux de dents et de tête et recelait en outre deux os longs de St COSME et St DAMIEN qui calmaient la fièvre et les maux de ventre. Au dessus de l’entrée, une tribune en charpente recevait les chantres et les hommes pendant les offices. Le clocher portait une horloge et, devant le portail, se dressait un vieux tilleul à l’ombre duquel se tenaient les conversations ainsi qu’à l’occasion, les réunions du conseil de ville.
Dans sa Notice Historique sur Loriol publiée en 1854, l’abbé VINCENT dit que son église est : « quelque chose qui, en architecture, n’a pas de nom ; le chœur, seul reste d’une vieille église, appartient à une époque reculée. La tour qui sert de clocher et de beffroi remonte à peine au XVIIe siècle. Le délabrement et les proportions trop mesquines doivent faire place à un monument plus en rapport avec les besoins de la population. »
Il est vrai que déjà en1805 le Conseil Municipal était informé de ce que « la charpente qui soutient la cloche menace de se rompre et, en tombant, la cloche briserait l’horloge qui se trouve en dessous. »

C’est le 20 juin 1856 que le Conseil Municipal étudie le premier projet de destruction et de reconstruction de l’église.
Le 17 décembre les devis de M.TRACOL, architecte, et de M.CHAZE, entrepreneur, sont approuvés pour un montant de 88 824,94 francs. On lance une souscription qui apportera 50 000 francs et un impôt extraordinaire fournira le reste.
En 1857 la commune achète plusieurs maisons et en exproprie d’autres (une dizaine au total) afin de disposer de l’espace nécessaire entre la place et le ruisseau.

Le 3 septembre 1861 la première pierre est posée et bénite par Monseigneur LIONNAIS, évêque de Valence, en présence du préfet M.FERLAY, du maire M.DORCIVAC et du curé CHOSSON.
Il fut scellé dans le pilier droit du porche un coffret renfermant un parchemin indiquant la date de la cérémonie ainsi que des pièces de monnaie.
La consécration put avoir lieu le 15 mai 1864, les travaux étant terminés. Toutefois, les comptes de l’architecte et de l’entrepreneur furent plusieurs fois rejetés par le Conseil Municipal pour dépassements excessifs du devis. L’affaire alla jusqu’au Conseil d’Etat et le différend ne fut réglé qu’en 1876.

Le cimetière avait été transféré route du Pouzin dès 1815.
Le 15 mai 1875, une commission étudie la pose d’une nouvelle horloge « celle-ci étant d’une grande utilité pour les habitants nombreux à travailler en usine . » On traitera avec les établissements CHARVET de Lyon pour 2200 francs et la vieille horloge sera vendue à la commune de Mirmande.

Cette année 1875 vit la première grosse réparation apportée à l’édifice puisqu’il fallut refaire une partie du toit et changer 600 tuiles mais ce sont les événements liés à la seconde guerre mondiale qui vont lui infliger les plus graves blessures.
Lors de la bataille dite de Montélimar au cours de la deuxième quinzaine d’août 1944 , le pilonnage des troupes allemandes en déroute par l’artillerie alliée causa des dégâts considérables à l’agglomération loriolaise et l’ église fut cruellement touchée : toiture très endommagée, vitraux brisés, façades criblées d’éclats d’obus et de balles, escalier détruit. Vu la quantité de bâtiments sinistrés, la reconstruction prit de longs mois. En 1954, les ardoises du clocher furent réparées.
Quant aux vitraux, ils furent remplacés en 1961 par le maître verrier loriolais Jean-Marie BALAYN qui a également réalisé ceux de l’église du Pouzin détruite au cours des mêmes événements.

Après 1963 , l’intérieur de l’église fut modifié en application des directives du Concile Vatican II : suppression de certaines statues, réorientation de l’autel, nouvelle disposition des stalles, sonorisation.

En 2003, l’église, vieille de 140 ans et qui porte encore sur ses murs extérieurs les stigmates de la guerre, a besoin d’une nouvelle cure de soins.
Le 25 avril , le Conseil municipal confie à l’architecte WAGON l’étude d’importants travaux :
réfection de la charpente et de la couverture, ravalement des façades, éclairage extérieur du clocher et de l’église. Ces travaux seront exécutés au cours des années 2004 et 2005.

En 2013, des sondages au pied des murs sont effectués à la suite de la détection de mouvements du sol. Depuis, l’édifice est sous surveillance mais ne semble pas en danger dans l’immédiat.

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janvier 2, 2017