La Maison Pour Tous (suite)

Le parc et l’ensemble immobilier qui abritent la Maison Pour Tous résultent de la transformation profonde d’une propriété bourgeoise acquise par la commune en 1963.

Construction des bâtiments :

Les bâtiments avaient été édifiés par un membre de la famille DE BOISVERD, sans doute au début du XIXe siècle. On voit en effet l’année 1808 inscrite au-dessus de la porte percée dans le mur du parc situé du côté canal.

Il s’agissait alors de très riches bourgeois de LORIOL, propriétaires de plusieurs fermes situées sur le plateau de Bras, dont celle des Vergnes, ainsi que de la ferme de Flandin.
Comme leur concitoyen FAUGEAS DE SAINT FONS, ils étaient des bourgeois « éclairés », dont les ascendants avaient accueilli favorablement la Révolution.
C’est ainsi que le 30 juillet 1789, François Louis CHOROT DE BOISVERD, ancien Gendarme du roi, fut élu président du Comité Permanent Révolutionnaire local. Il fut ensuite colonel de la Garde Nationale de LORIOL et participa à ce titre à la Fédération d’Etoile le 29 novembre de la même année. En 1790, il fut membre du premier Conseil Municipal de la commune et réélu plusieurs fois.
C’est donc un de ses descendants qui fit construire la maison de maîtres et le parc.
En 1900, Raymond, le dernier héritier de cette famille,  mourut sans descendance.

La propriété fut alors achetée par M. SARDAT, négociant en vins, et fut dévolue ensuite par héritage à M. Paul Etienne GAILLARD, puis aux propres héritiers de ce dernier à partir de 1921. C’est le souvenir de cette ultime famille qui demeure à travers le nom de «  Parc Gaillard » attribué de longue date par les habitants à cette propriété, qui restera inoccupée de très nombreuses années avant d’être proposée à la vente.

La municipalité acquiert l’immeuble :

Au cours de sa session de février 1962, la municipalité dirigée par Louis CLEMENCIN a décidé l’acquisition du « Clos Gaillard » pour le prix de 190 000 NF.
L’ensemble se prêtait tout à fait à la création d’un parc public. Il se composait en effet d’une maison de maîtres, de diverses dépendances et d’un grand parc.

Côté route nationale, l’entrée du parc se faisait par un portail monumental en fer forgé flanqué d’une porte piétonne. Ce portail était encadré par deux hauts piliers moulurés en calcaire bouchardé avec, au sommet de chacun, un entablement à deux ressauts portant un lion accroupi tenant un blason.
Plus loin, se dressait légèrement en contrebas une grande fontaine circulaire avec une margelle en calcaire et, au centre, une colonne en fonte ceinturée de deux vasques alimentées par un jet d’eau.
La maison de maîtres s’élevait sur trois niveaux coiffés d’un toit à quatre pans.
En façade, le rez-de-chaussée présentait six portes-fenêtres avec volets. Le premier étage disposait de six fenêtres hautes et le second étage de six fenêtres plus petites, toutes équipées de persiennes en bois.
Sur le côté nord du bâtiment principal, une cour était bordée sur deux côtés par une construction en forme de L abritant, côté ouest un logement, et côté nord des écuries et des remises surmontées d’une grange.
Côté est, la cour était fermée par un mur avec un passage encadré de deux piliers portant chacun une boule de pierre.

Le parc était composé de pelouses très ombragées par d’immenses arbres de diverses essences, notamment des ifs, des érables et des platanes.
Dans la partie sud, un grand bassin était agrémenté d’un îlot central en rocaille artificielle.
Après des travaux importants de nettoyage et de sécurisation par l’abattage ou l’élagage de certains arbres jugés potentiellement dangereux, le parc fut ouvert au public.
Seul le rez-de-chaussée de la maison fut alors aménagé en salle des fêtes, utilisée pour les bals, les repas, les concours de belote, les arbres de Noël et les concerts de la clique municipale.

Plusieurs projets furent ensuite mis à l’étude pour une meilleure valorisation de ce domaine municipal.

En 1965, tout d’abord un projet d’aménagement d’une Maison des Jeunes. L’année suivante, un projet d’un Club UNESCO, suivi de la reprise du premier projet qui avancera même jusqu’à l’attribution des lots des travaux nécessaires, qui ne se feront pas finalement. Des réparations seront cependant effectuées.
En 1972, la municipalité BATTESTI décide de la réfection de la toiture et des façades ce qui constituera un très gros chantier.
C’est la municipalité Pierre MARTIN qui décida finalement la création de la Maison Pour Tous en 1983 et entreprit dans ce but un remaniement complet des divers bâtiments.
Du bâtiment central, il ne fut en effet conservé que les murs. A l’intérieur, fut créée une structure en béton armé constituant trois étages au lieu des deux préexistants, desservis par un large escalier central et par un ascenseur. Les dépendances furent également restructurées dans l’aile nord.

De nos jours, la distribution des locaux est la suivante dans le bâtiment central  et annexe :

  • Au rez-de-chaussée, un vaste hall avec bar, un bureau précédé d’un coin accueil et deux salles occupée par la bibliothèque ;
  • au premier étage, un salon en mezzanine et un bureau relié à la bibliothèque ;
  • au deuxième étage, une salle de cinéma de 120 places munie d’une scène pour les spectacles ;
  • au troisième étage, des loges pour les artistes, une salle d’exposition et deux salles d’activités.

A l’extérieur du bâtiment central, un vaste local à parois vitrées, relié au reste par un passage couvert longeant un patio,  offre un vaste espace se prêtant aux réunions, aux repas et autres festivités.

Par ailleurs, plusieurs salles d’activités ont été aménagées dans les anciennes dépendances, ainsi qu’une salle de gymnastique dans un bâtiment annexe accolé au bâtiment.

Le parc a été largement ouvert sur l’avenue de la République par la suppression du portail d’entrée et l’arasement du mur de clôture. Trois courts de tennis y ont été aménagés, ainsi qu’un parc de jeux pour les enfants. Un vaste espace sablé fait le bonheur des joueurs de pétanque, tandis que des bancs peuvent accueillir les nombreux promeneurs.

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janvier 6, 2017